Hamou,
Toi l'excellent joueur d'échecs, toi mon meilleur partenaire au scrabble.
Voilà que tu quittes la table de jeu et cela ne te ressemble pas.
Oh je sais bien que la vie parfois nous joue des tours pendables et celui de t'enlever à ceux qui t'aiment en est bien la preuve
Toi, cette vie elle avait commencé en Kabylie, où quand tu étais enfant peut-être le hasard t'avait il fait croiser Fanny.
Qui sait ?
A vous voir tous les deux alors, toi avec tes yeux si clairs, elle avec ses yeux noirs, bien malin qui aurait pu deviner lequel de ces deux bebes était natif d'Algerie.
Vous vous êtes vraiment rencontrés à Nice, je garde le souvenir de Fanny me parlant avec des mots pleins d'étoile de ce garçon Kabyle aux yeux si beaux qui lui restituait par sa seule présence, un peu du paradis enfui.
La Kabylie où Fanny a vécu ses premières années était restée dans nos coeurs. Tizi Ouzou, Azzeffoun, les Ouadhias , Aïn el Hammam, c'était pour elle le temps des premières découvertes, des premières emotions, des premiers attachements.
Votre rencontre s'est vite transformée en passion amoureuse et vous avez donné la vie à nos deux petits enfants tant aimés Esteban et Ninon.
Mais les passions se déchirent souvent sur l'arête des rochers qui au cours des ans ont une fâcheuse tendance à s'amonceler.
Vous avez tout fait même quand la passion était moindre pour continuer à offrir à vos enfants des moments qui vous réunissaient tous les quatre.
Je garde le souvenir des parties de foot que tu jouais avec Esteban, je te revois émerveillé à la naissance de Ninon, pour eux tu joues de la guitare, tu te déguises en père Noël, tu leur apprends à nager, tu transmets à ton fils ton goût pour l'histoire tu es aimant et fier de leur réussite.
Pour nous je te l'avais dit, tu restes à jamais le père de nos petits enfants et tu seras pour toujours dans nos coeurs qui aujourd'hui sont affreusement tristes .