Pierre LUCIANO

« Les grands-pères occupent une place unique dans nos vies, celle de gardiens de mémoire et de sagesse. Leur départ, inévitable, laisse toujours derrière lui une empreinte profonde, à la mesure de l’amour qu’ils ont donné »


Mon papi,

Je me souviens de tout les mercredis, où tu venais me chercher dans ta Ford Bordeaux pour m’emmener dans la Bastide, cette maison que tu aimais tant, et où j’ai tout mes plus beaux souvenirs d’enfance.
À chaque fois que tu me voyais arriver, tu avais toujours un grand sourire.
Je me souviens de nos après-midi jardinage, celles où tu étais fier de me montrer les nouvelles fleurs que tu avais plantées, en prenant soin de m’apprendre chaque type de fleur dont il s’agissait et comment s’en occuper
Je me souviens de toutes nos heures passées devant la télé à côté du chauffage et sous notre plaid noir à carreaux préféré
Je me souviens de nos sorties mains dans la mains autour de la villa, où tu m’emmenais nourrir l’âne Gadichon en me racontant des anecdotes et pleins d’histoires sur ta vie
Je me souviens aussi, et surtout, de nos moments adorés, ceux où tu passais des après-midis entières à me transmettre ta passion en m’apprenant comment peindre.
Je me souviens de mes yeux émerveillés face à ton talent et de moi qui te répétait sans cesse qu’un jour j’aimerais savoir peindre comme toi.
Tu es celui qui m’a appris à être courageuse, à aimer sans condition et surtout, à apprécier les petites choses de la vie.
Tout ces moments précieux que nous avons partagés ensemble sont gardés précieusement dans ma mémoire.

Chaque jour sans toi est une douleur profonde, car ton absence laisses un vide dans mon coeur et dans celui de tous les membres de notre famille.
Mais tu resteras vivant dans nos cœurs et à travers chacun d’entre nous.
Tu as enfin trouvé la paix et je trouve du réconfort en sachant que tu as vécu une vie remplie d'amour, de générosité, de gentillesse et d'authenticité, et que tu veilles sur nous de là-haut.

Je sentirai ta présence dans chaque moment de bonheur, dans chaque réussite et dans chaque geste tendre.
Je continuerai de voir ton sourire à travers chaque étoile qui brille dans le ciel.

Merci pour tout ce que tu as été pour moi, et pour tout ce que tu seras encore à travers chacun de mes pas.

Bon voyage papi, on se reverra

Je t’aime, et je ne t’oublierai jamais

Ta petite fille Vivi

Papa,
Tu n’étais pas de ces gens qui se racontent :
- De ta vie d’avant, avant moi je veux dire, je ne savais pas grand-chose. Tout au plus quelques bribes d’informations sur tes origines piémontaises mais surtout ce brassard de deuil que tu portais le jour de ta communion. Dès lors, 3e enfant mais ainé des 2 garçons, à 13 ans tu t’es senti investi de responsabilités familiales. A l’âge où d’autres profitent de leur jeunesse et de leur insouciance, tu es devenu chef de famille. De cette tragédie, tu as probablement puisé ta force et ton sens du devoir. Tu étais pudique et exposais peu ton chagrin. Pourtant, un samedi, en 1974, j’avais onze ans : à la télé, Daniel Guichard chantait sa chanson « Mon Vieux » et pour la première fois, j’ai vu tes larmes discrètes, silencieuses…

Tu n'étais pas de ces gens qui se lamentent ou qui se plaignent :
- Je ne me rappelle pas t’avoir entendu dire « j’ai froid, j’ai mal, je suis fatigué.. ». Pourtant tu travaillais à 3 heures du matin, dans la nuit, le froid, les odeurs fortes des arrivages de poisson, les courants d’air du Cours Saleya… Tu avais le visage rougi et les mains violettes et engourdies, mais tu ne te plaignais pas ; tu ne t’arrêtais même pas pour faire une pause-café. En janvier 1985, je suis partie en Haute Savoie en vacances, je t’avais emprunté tes chaines de voiture. Et puis il a beaucoup neigé sur Nice. Tu n’as pas pu sortir ta voiture du garage car la pente était trop enneigée et ta voiture glissait. Alors que toute la ville était paralysée : (plus de bus ni de taxi), tu as mis tes bottillons, comme tu disais, et tu es parti à pied du quartier du Ray jusqu’au Cours Saleya sous la neige dans la nuit et le froid… Dans l’épreuve, cette fois-là comme tant d’autres tu as fait face en serrant les dents.
- Tu as eu des chutes, des accidents, des fractures, des opérations : ta résistance à la douleur et ta volonté ont plus d’une fois laissé le corps médical sans voix et provoqué mon admiration.
Tu n'étais pas de ces gens qui renoncent :
- A 67 ans, tu as été obligé de prendre ta retraite à contre-cœur. Je me suis inquiétée pour toi. J’avais peur que tu t’effondres. C’était bien mal te connaître. En plus de tes activités d’entraîneur de football, tu as pris des cours d’aquarelle, des cours de jardinage à la Chambre d’Agriculture. Tu ne faisais pas de sieste : non toujours actif, plein de projets… le bricolage, les petits travaux de maçonnerie, le jardinage et bien sûr la peinture… toujours plus de peintures. Ces tableaux aux couleurs flamboyantes qui, année après année, faisaient ta fierté et la nôtre et qui contrastaient avec ta nature réservée.
Et puis tes tableaux sont devenus de plus en plus naïfs d’abord, puis étranges… Insidieuse, la maladie se tenait là, tapie à tes côtés. Petit à petit, elle t’a volé tes souvenirs et puis tes capacités ; j’ai compris que l’heure était grave le jour où tu n’as pas réussi à nous faire le café…
Au fil des mois le roc solide et protecteur a laissé la place à un papa fragile à protéger.
Papa, je ne prétends pas avoir hérité de ta force, de ton courage ni de ta résistance à la douleur. Tu nous as transmis tes valeurs : le goût de l’effort et de la persévérance, l’honnêteté, l’intégrité et pour tout cela, papa, je veux te dire encore une fois, une dernière fois : MERCI .

Pour tout ce que tu n’étais pas,
Pour tout ce que tu étais,
Je suis fière d’être Ta fille.
Tu vas terriblement me manquer.
Je t’aime papa

Cher Pierre,

Tu es parti, mais tu laisses derrière toi bien plus que des souvenirs. Tu laisses une empreinte, celle d’un homme bienveillant et généreux, qui m’a accueillie dans sa famille comme si j’étais sa fille, un jour d’été 2000. Je me souviens de ton sourire sur le haut des escaliers la première fois que je t’ai rencontré. Je t’admirais tant : indépendant, fort, un peu solitaire, mais toujours présent pour ceux que tu aimais.

Nous ne partagions ni la passion du foot ni celle de l’OGC Nice, mais nous avions mieux : la lecture, la peinture, ces mondes où l’imaginaire et la beauté se rencontrent. Et puis, il y avait ces moments où, avec patience et humour, je t’apprenais à chercher des infos sur “Gaugle” ou à envoyer un “emaille”… Des instants précieux qui me font sourire aujourd’hui.

Bon voyage, Pierre. Où que tu sois, continue à veiller sur nous, comme tu l’as toujours fait. Tu resteras dans mon cœur.

Avec toute mon affection.

Papi,
Depuis que tu nous a quitté j’ai pleins de souvenirs qui refont surface, je repense à tous ces bons moments que j’ai pu vivre à la villa.
Tous ces mercredis ou le rituel était toujours le même, après le repas tu aimais te reposer une petite heure sur le canapé, entouré de tes chats, puis venait le moment où tu allais dans le jardin pour bricoler, tu t’occupais des arbres, tu brûlais les végétaux, et surtout tu t’allumais une bétonnière pour faire des petits murets de « belles pierres rondes jolies ».
Tu as toujours été un loup solitaire donc tu ne voulais pas forcément m’avoir au milieu, mais de loin je te regardais et j’étais émerveillé par ta force, ton charisme, toi le papi à la grisée voie.
Tu ne m’as pas souvent crié dessus, mais le peut de fois où cela est arrivé, je la ramenais pas et je m’exécutais immédiatement.
Je me souvient de t’avoir demandé de me construire une cabane, tu avais alors réalisé la plus belle cabane qu’un enfant puisse rêver.
Je me souviens de la fois où une mante religieuse m’empêchait de grimper dans un arbre, tu l’avais enlevé à main nue, j’étais impressionné par ce courage qui à l’époque me paraissait insupportable !
Voilà le souvenir que je veux garder de toi, car pour moi, la personne que tu étais devenu ces dernières années suite à cette maladie dégénérative, ce n’était pas toi.
Maintenant je souhaite que la ou tu te trouve, tu as retrouvé ton esprit et ta mémoire, que tu nous surveilles, que tu puisses voir tes petits enfants et arrières petits enfants grandir .
Je te l’ai pas souvent dis mais je t’aime énormément.
Tu vas terriblement nous manquer.
Ton petit fils « le type sympa de la piscine » 🫶🏼

Toutes mes condoléances à toute la famille. Papy Pierrot nous aura tous marqués par sa force tranquille, sa gentillesse.... on n'oubliera jamais ses journées passées à la Sirole ! Nous avions l'impression de faire partie de la famille. Marlène se joint à moi pour vous soutenir dans ce moment difficile et tellement triste....

Mon papy, plus les jours passent et plus je réalise que tu n’es parmi nous. Rien n’effacera jamais toutes ces heures à débattre autour du foot et de l’ogcn, devant un bon verre de vin rouge ou bien dans le jardin sous le bruit des cigales. Ces après-midi entière à nous regarder nous baigner dans la piscine, assis sur ta chaise, le regard bienveillant, et attentif, comme toujours. C’est d’ailleurs toi, avec toute ta patience, qui m’a appris à nager. Toutes ces fois où tu étais fier de me montrer tes dernières œuvres de peinture dans le sous-sol de ta maison, en me racontant leurs histoires avec passion, et en me montrant réré, ton petit chat noir que tu as tant aimé, caché dans ton tableau, devenant petit à petit ta signature.
Les repas de Noël n’auront plus la même saveur sans ta présence, mais tu continueras à veiller sur nous, comme tu l’as toujours fait, avec pudeur, mais avec amour.
Je me console en me disait que j’ai pu te dire au revoir une dernière fois, te prendre la main et te dire que je t’aime, juste avant ton voyage.
Tu vas nous manquer. Lucas, ton petit fils

J ai eu la chance de croiser la route de Mr Luciano et avoir eu le privilège d avoir un tableau peint de ses mains, c est avec toute mon affection que je présente toutes mes sincères condoléances à toute la famille.